Analyse biomécanique par l’énergie cinétique du mouvement du grimpeur lors d’un jeté en escalade

L’escalade est un sport en pleine expansion et intègre de plus en plus de mouvements dynamiques comme le jeté (dyno), dont la maîtrise est cruciale en compétition. L’anayse des facteurs biomécaniques impliqués dans ce mouvement complexe est cruciale. Bien que l’énergie cinétique (KE) soit un outil d’analyse pertinent des actions propulsives telles que le sprint ou le squat jump, son application à l’escalade reste très peu explorée. Cette étude exploratoire cherche à evaluer la pertinence de l’analyse par l’énergie cinétique segmentaire et énergie efficace (Eeff), pour comprendre la performance lors d’un jeté à deux mains (dyno) en escalade. Deux grimpeurs masculins de niveau élite (7c+ et 8c+ sur l’échelle française) ont participé à cette étude. Les données cinématiques de 31 marqueurs placés sur le corps des participants ont été recuillies lors de l'exécution du jeté, à 225Hz. Le mouvement à été analysé dans le plan sagittal, sur trois phases distinctes (propulsion, appui mains et envol) avec 3 segments étudiés (tronc, membres supérieurs et membres inférieurs). Différents paramètres ont été calculés, tels que les énergies cinétique, totale, segmentaire et efficace, la performance de saut (HjumpCG, HjumpHand) ainsi que des temps permettant de caractériser le mouvement. Les résultats montrent que cette méthode d’analyse est utile dans ce contexte, particulièrement pour distinguer des stratégies motrices utilisées. La phase de propulsion est dominée par l’énergie du tronc, puis l’implication des jambes augmente jusqu’à leur décollage du mur. Enfin dans la phase d’envol, c’est l’énergie cinétique des bras qui est la plus importante. Des différences dans les timing des décollage et transfert d’énergie ont été identifiées entre les sujets, cela pourrait avoir un impact sur la performance. Bien que la relation entre l’Eeff et la hauteur de saut du CG (HjumpCG) n'ait pas toujours été observée. Eeff est associée systématiquement à la hauteur de saut des mains (HjumpHand). Les différences entre les sujets sur ses paramètres suggèrent qu’une meilleure coordination entre les segments pourrait améliorer la performance. Malgrès de nombreuses limites indentifiées (simplification du modèle, protocole non spécifiquement conçu à cet effet, absence d’analyse de la réception, absence d’analyse statistique), ces outils offrent une lecture fine dans la réalisation du jeté. L’étude de l’énergie cinétique se révele donc comme une méthode prometteuse dans l’analyse des mouvements quadrupédiques complexes, tels que le jeté en escalade.

Auteur : Lilian Jost

Formation : M1 STAPS

Année du mémoire : 2025

Design méthodologique : Étude observationnelle ⓘ

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